extrait de "LA VOIX DU NORD"

Elles sont plus de 400 sur notre littoral, de la mer du Nord à la Manche
Devant les plages, un sanctuaire d'épaves


-------Dunkerque, Calais, Boulogne sont d'anciennes villes côtières dont la vocation maritime a toujours été sollicitée. Leur port a ouvert la navigation hauturière vers l'Angleterre, l'Europe du Nord et vers le monde tout entier. Durant les guerres, ils furent des points stratégiques et des flottes armées de canons s'y établirent.Des combats dont ils furent les enjeux causèrent de nombreux naufrages.Si l'on ajoute aux épaves anciennes, tous les navires qui sombrèrent dans ces eaux durant les deux guerres mondiales, on obtient, rien qu'avec les naufrages répertoriés, une liste impressionnantes d'épaves en tout genre.
-------Et ce n'est rien dire des bateaux marchands, des nombreux chalutiers, des pétroliers, qui coulèrent après une collision dans le détroit le plus fréquenté du monde celui du pas de Calais ou qui furent emportés par la tempête.

Sous-marins et destroyers

Des plongeurs de la région étudient
les cartes marines pour situer les épaves
le HMS Westella, et beaucoup d'autres furent envoyés par le fond.
-------Serge Blanckaert, ancien chef d'édition de la Voix du Nord à Dunkerque, historien de la Bataille de Dunkerque, précise que des avions, surtout des anglais et des américains, furent aussi abattus au retour de leurs raids sur les bases de lancement des V1 de Watten-Eperlecque et sur l'Allemagne.
-------Le baigneur du bord de plage qui contemple la mer et s'amuse des jeux estivaux aura un autre regard sur l'immensité marine qui s'étend devant lui, en prennant conscience qu'il est aussi face à un véritable sanctuaire de l'Histoire. Un musée acessible pour des plongeurs chevronnés.
------- Reste que les conditions pour explorer ces épaves, pourtant en général à des profondeurs raisonnables, ne sont pas celles, "idéales", rencontrées en mer Rouge ou en Méditerranée. Les plongeurs de la FFESSM (clubs de Dunkerque, Gravelines, Calais et de la
-------En se rendant aux affaires maritimes de Cherbourg, un passionné, Nicolas Baussart, expert en génie mécanique et plongeur-formateur de la Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins (FFESSM), souhaitait rassembler des informations sur les épaves de la mer du Nord et de la Manche. Il n'a pas été déçu, puisqu'il a découvert des renseignements sur plus de quatre cents navires coulés à proximité des côtes, de Bray-Dunes à Dieppe: des chalutiers, des cargos, des pétroliers, mais aussi des torpilleurs, des destroyers, des transporteurs de troupes, et même des sous-marins!
------- Les informations recueillies viennent compléter celles déjà données sur les cartes marines (certaines épaves représentant un danger pour la navigation y sont mentionnées). Elles constituent une mine de renseignements en donnant des indications sur les positions des épaves, leur profondeur,
types de bateaux et les dates de naufrages.
-------On apprend aunsi qu'un sous-marin allemand l'UB 29, coulé le 13 août 1918 par un patrouilleur britannique, le John Guilman, repose aujourd'hui encore par 35 m de fond. Plusieurs épaves de submersibles de la Première guerre mondiale dorment pour l'éternité sous les eaux de la Manche et de la Mer du Nord. On peut citer aussi le Bruno Heinemann, un destroyer de 130m qui a sauté sur une mine durant la Seconde Guerre mondiale. Son flanc droit repose désormais par 32m de fond. Il renferme munitions et armes allemandes. On peut évoquer le Scotia, navire britannique de 116m, transporteur de troupes gisant par faible profondeur(14m), qui fut bombardé par un avion le 1er juin 1940, durant l'évacuation de Dunkerque. Il coula avec 2000 soldats français qu'il venait d'embarquer. Il n'y eut que 300 rescapés. A ce moment, la Bataille de Dunkerque faisait rage.
Un dernier carré de combattants empêchait désespérément l'infanterie et les chars allemands de conquérir la ville tandis que se déroulait l'évacuation maritime des troupes franco-britanniques. La Luftwaffe s'acharna contre cette opération qui prit fin la nuit du 3 au 4 juin. Les Allemands prirent la ville, mais 370 000 soldats furent sortis de "l'enfer" par les marines britanniques et françaises.

A la découverte des vestiges

-------Dans cette bataille de feu et de sang, le Scotia, le HMS Grenade, (destroyer), le Brighton (un vapeur), le King Orry (malle anglaise de 1877 t), le Clan Macalister(vapeur anglais), le Saint-Camille, le Saint ABBS (cargo), le HMS Keith (destroyer anglais), le Foudroyant (torpilleur), le Paris (navire hôpital),
côte d'Opale) pourront vous le dire. Ici, le courant est roi, l'eau est fraîche, la visibilité est souvent médiocre.
------- Il n'en demeure pas moins que pouvoir effectuer une reconnaissance sur le pont d'un de ces navires coulés durant la guerre est une expérience humaine hors du commun, une rencontre exceptionnelle avec des vestiges chargés d'histoire.








Bruno CILIO




Sources: "Article du journal La Voix du Nord"

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