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Le dernier d'un quartet de paquebots du London & North Western Railway pour le service postal de Holyhead vers Kingstown, maintenant connu sous le nom de Dun Laoghaire, le "Scotia" a été utilisé pour faire traverser la Manche aux troupes. Le 26 mai 1940, le "Scotia", avec son équipage au complet, se trouve à Southampton, à deux heures d'appareillage. Un ordre arrive à 07 h 30, le lendemain 27, lui enjoignant de se diriger à toute vitesse, à Douvres. Il appareille à 09 h 30 et arrive à Douvres le lendemain 28 au matin, vers 07 h 00. Il reçoit alors l'ordre de se rendre à Downs et d'y attendre les futurs ordres. A 17 h 00, il reçoit ses ordres et ses instructions de route qui lui demandent de faire route vers l'entrée est du port de Dunkerque par la route Y, où il arrive à 21 h 45 le 28 après avoir essuyé le feu ennemi des batteries côtières près de Nieuport. ![]() cliquez sur l'image pour l'agrandir Le temps est calme et brumeux. Le "Scotia" aperçoit plusieurs destroyers à l'ancre, au large de l'accès est du port, qui sont engagés dans des échanges d'artillerie avec des positions ennemies. Il signale au destroyers sa direction et son intention de rentrer dans le port de Dunkerque. Il fait maintenant totalement nuit et le "Scotia" demande un pilote mais ne reçoit aucune réponse. De violentes explosions et des tirs provenant des côtes sont entendus, alors que Dunkerque est recouvert d'un épais nuage de fumée. Le paquebot "Malines" qui suit le "Scotia", lui demande s'il s'est procuré un pilote, puis, suite à la réponse négative, signale qu'il se dirige vers Gravelines. A environ deux milles, en avant, le Malines est canonné depuis la côte et le Scotia fait immédiatement demi-tour et se dirige plein est, vers l'entrée est du port de Dunkerque. Il reçut un obus à l'arrière de la salle des machines. Plusieurs petits bateaux attendent à l'entrée du port, dans l'obscurité la plus totale. Il est maintenant 00 h 55, le vendredi 29 mai. Tandis qu'il entre et navigue au milieu du chenal, le "Scotia" ressent un choc à l'avant de la salle des machines, côté bâbord, mais on ne signale aucune entrée d'eau. Plus tard, il sera démontré qu'il s'agit d'une torpille (lancée par avion) qui a touché la quille mais n'a pas explosée. Le "Scotia" hèle un petit bateau et lui demande comment se rendre au fond du chenal Est. Il lui conseille d'avancer prudemment et le guide pour rejoindre le quai où le "Scotia" aborde vers 01 h 30. Aussitôt, des troupes britanniques montent à bord et le commandant, W. Hughes, fait cesser le flot, lorsque le nombre atteint les 3 000 hommes. Le "Scotia" appareille à 03 h 55 et arrive à Douvres/Margate, sans incident, à 10 h 00. ![]() Photo extraite de: http://http://www.simplonpc.co.uk Il fait ensuite route vers Sheerness. Le 30 mai, vers 03 h 00, il appareille pour accoster le long du dépôt de charbon "Agincourt", où il en embarque 90 tonnes, vers le milieu de la journée. Un ordre lui demande d'attendre jusqu'à 7 heures du matin, le lendemain en se fixant à la bouée n° 13. Il reçoit alors l'ordre d'aller compléter son chargement de charbon à Margate Roads, où il embarque encore 90 tonnes de charbon. Il est maintenant 09 h 30, le vendredi 31 mai. Ainsi ravitaillé, le "Scotia" reçoit l'ordre, le samedi 1er juin, à 05 h 45, de se rendre à Dunkerque. Il quitte Margate vers 07 h 40. Quand il se trouve à environ 4 milles de la bouée n° 6 marquant l'entrée du chenal de Dunkerque, il reçoit un signal d'un destroyer qui lui demande de se diriger vers une direction opposée. A environ deux milles de la bouée, le "Scotia" voit plusieurs bombardiers allemands se diriger vers lui. Manœuvrant à toute vitesses et tirant avec son fusil-mitrailleur Bren et sa mitrailleuse Lewis, le "Scotia" n'est pas touché. Il poursuit sa route et approche de l'entrée lorsque deux bombes lui sont encore larguées, l'une à environ 30 mètres sur le quart bâbord, l'autre à 15 mètres du navire. Il reçoit l'ordre d'aller accoster au môle ouest où il embarque des troupes françaises vers 11 h 00. Environ deux milles hommes prennent place à bord. Le "Scotia" appareille à 12 h 25 pour Sheerness. Repartant par la route la plus directe, le "Scotia" avait atteint la bouée n°6 aux limites de Calais quant des bombardiers allemands sont aperçus, venant de l'est. Ils sont en formation par quatre et totalisent douze avions. Les formations passent très lentement. Deux avions mitraillent le navire tandis que les deux autres larguent des bombes. La première formation n'obtient aucun résultat. L'une des bombes de la deuxième formation touche le "Scotia" à hauteur de la salle des machines, à tribord et une autre touche le pont, à l'arrière, côté bâbord. Immédiatement, la troisième formation attaque et une des bombes atteint le navire derrière la cheminée, tandis que les autres touchent le navire à l'arrière. Durant tout ce temps, le faible armement du "Scotia" tire mais n'obtient aucun résultat. Le navire a subit d'importants dommages et commence à couler lentement par l'arrière. Après avoir lancé un appel de détresse, le commandant donne l'ordre d'abandon. Les machines sont déjà hors service. Les troupes embarquent à bord d'une dizaine de bâtiments mais trois d'entre eux sont touchés par des bombes. Les soldats français ne comprennent pas les ordres donnés et l'évacuation devient difficile, tandis que le navire chavire sur tribord. Le commandant Couch, qui commande le destroyer britannique "Esk", capte le S.O.S. et, se trouvant dans les parages, arrive à toute vitesse à la rescousse et commence à recueillir des naufragés. Le "Scotia" n'a plus désormais que la cheminée et le mât qui dépassent de l'eau. Deux bombardiers allemands attaquent et mitraillent les naufragés et larguent des bombes. Le destroyer répond avec son artillerie et manœuvre habilement son navire autour du "Scotia" pour recueillir des rescapés. Au final, vingt-huit hommes d'équipage sont portés disparus et deux autres décèderont de leurs blessures. Près de trois cents soldats français vont perdrent la vie au cours du naufrage. Le destroyer conduit les rescapés à Douvres. D'autre survivants sont recueillis par d'autres navires et conduits dans différents ports. Le commandant du "Scotia", William Henry Hugues raconte : "Mon équipage a brillamment fait face à ses devoirs et à apporter le maximum d'assistance possible durant cette pénible épreuve. Mes trois officiers ont travaillé magnifiquement : - le premier officier, E. R. Pritchard, dans sa prise en mains des troupes afin d'éviter la panique, - le deuxième officier Campbell et le troisième officier Cowley ont travaillé énergiquement pour effectuer la mise à l'eau des canots, - les quatre ingénieurs qui ont effectué un travail considérable dans la relation avec les canots et les radeaux, - les deux opérateurs radio, J. Seed et G. Jones, qui sont restés présents à leurs postes pour adresser les messages de détresse, et détruire les documents confidentiels, -les quatre quartiers-maîtres William, Jones (qui sera tué ultérieurement), Taylor et Rowlands, qui méritent les plus vifs éloges. Je voudrais donner une mention particulière à W. Williams, pour son excellent travail avec les bateaux, les exceptionnels marins Riddel et Lewis ainsi que le steward Taylor. Enfin, un grand merci au pilote, R. W. Roberts de Douvres, pour son aide enthousiaste lors de l'arrivée des rescapés et sa grande assistance." A transporté 2 430 hommes durant l'opération Dynamo (nombre d'hommes transportés et parvenus en Angleterre, sains et saufs - chiffres officialisés par "the Naval Staff History"). ![]() cliquez sur l'image pour l'agrandir Image founie par Bruno Pruvost.
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"Equipe dkepaves": "René Alloin": "Informations de JM Baratte": "Bruno Pruvost": |