HMS Basilisk



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Photo: http://www.naval-history.net



  • Nationalité: Anglaise
  • Type: Destroyer
  • Position: 51°08.281' N / 2°35.035' E
  • Profondeur max: 12m
  • Taille: 98.45m x 9.83m x 3.99m
  • Coulé le: 1er Juin 1940



  • Histoire - Circonstances:
  • A 9 heures du matin, non loin du "Keith" en perdition, le Basilisk (C.C. M. Richmond) subit une attaque aérienne de "Stukas". Il y eut 7 morts. Très sévèrement touché, un chalutier le prit en remorque, mais le destroyer s'enlisa dans un banc de sable en face de Bray Dunes.
    Il sera achevé de 2 torpilles par le destroyer anglais "Whitehall".


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    Image fournie par Bruno Pruvost.

  • Historique:
  • Bâtiment de la classe "B", construit aux chantiers John Brown & Co à Clydebank (GB).
    Mis sur cale aux chantiers en 1929.
    Numéro de coque: 531.
    Lancé le 6 août 1930.
    Mis en service le 4 mars 1931.
    Matricule: H11.

    Fin du navire: coulé le 1er juin 1940 au large de La Panne (B).


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    Image fournie par Bruno Pruvost.



  • Description sommaire:
  • Déplacement: 1360tW - 1815t puis 1990t (pleine charge).
    Longueur: 98.45m, largeur: 9.83m.
    Tirant d'eau: 3.73m - 3.86m puis 3.99 m (pleine charge).
    Propulsion:
    - 3 chaudières Admiralty à 3 chambres.
    - 2 turbines à engrenages Brown-Curtis.
    Puissance: 34 000 cv, vitesse: 35,25 noeuds.
    Combustible: 380 tonnes.
    Armement:
    - 4 canons de 120 mm/45 QF Mk IX (4 tourelles simples).
    - 2 canons de 2 pdr AA (2 canons simples).
    - 8 Tubes lance torpilles de 533 mm (2 affûts quadruples).
    - après 1940:
    - 2 canons de 120 mm/45 QF Mk IX (2 tourelles simples).
    - 1 canon de 76 mm.
    - 6 canons de 20 mm AA.
    - 4 TLT de 533 mm (1 affût quadruple).
    - Hedgehog, mortiers.
    Equipage:
    - Capitaine M. Richmond.
    - 138 puis 171 officiers et matelots.

    Récit du commandant du HMS Basilisk

    Je vais essayer de vous relater l'épreuve que nous avons subie à bord du H.M.S Basilisk lors de l'évacuation de Dunkerque.

    Nous parvenions à Douvres en provenance de Plymouth le 30 mai et fîmes deux fois la traversée de la manche, la première jusqu'aux plages près de Dunkerque ou nous recueillîmes environ 800 hommes de troupe britanniques et la deuxième pour accoster le long du mole à Dunkerque ou nous embarquâmes environ 600 officiers et hommes de troupe du 6ème régiment français de cuirassiers pour les amener à Douvres. Leur Colonel me raconta qu'ils avaient éprouvé des pertes sévères( 8 capitaines tués) et il me remît un insigne en métal de son régiment que je possède encore.

    Le 1er juin, nous arrivâmes au large des plages de La Panne et tandis que nous embarquions des troupes britanniques à 8h15 nous fûmes attaqués par une escadrille de neuf bombardiers Junkers allemands en piqué sur l'arrière. Ils approchèrent et tout en les apercevant j'allais en avant tandis que les bombes étaient lâchées, je virais sec vers le port.
    D'aussi loin que je puisse en juger chaque avion lâchait une série de cinq bombes, une grande type "B" (à retardement pour l'effet dans l'eau), quatre plus petites à faible retardement. L'une de ces dernières explosa derrière la chaudière 3 côté bâbord et souffla la cloison dans la chambre des machines perçant les conduites de vapeur principale et auxiliaires ainsi que la canalisation de mazout. Tout le personnel de la chambre des machines et de la chaudière fût tué par la bombe ou par la vapeur qui s'échappait.
    Environ 6 bombes de type "B" explosèrent ensuite sous le navire inondant les soutes à munitions arrière et probablement les compartiments situés à cet endroit. Le pont supérieur et les flancs du navire se déchirèrent par le travers à proximité du mât principal. Afin de préserver la stabilité, les torpilles et les grenades sous-marines furent jetées par-dessus bord et le navire flotta commodément avec une légère augmentation du tirant d'eau.
    J'inspectais la chambre des machines et la chaudière N°3 et constatais qu'une petite entrée d'eau passait par les trous de charpente. Ces derniers furent bouchés et du paillet d'abordage placé sur les voies d'eau les plus graves. Il était impossible d'obtenir de la vapeur aux machines et par la suite le navire resta immobile.
    On vit de loin un bateau de pêcheur belge aux couleurs françaises(réquisitionné) et la vedette à moteur fut envoyée pour l'appeler à notre aide. C'était la Jolie Mascotte de Caen et après quelques efforts une remorque fut passée et la route fut tracée pour avoir accès depuis la côte.

    Ceci fut exécuté avec difficulté avant qu'une deuxième attaque aérienne se produise vers 9h45. Celle-ci consiste en un bombardement d'altitude d'environ 6000 pieds (2000 mètres) par une demi-escadrille, 18 avions, chaque bombardier agissant séparément. Bien que le navire constituait une cible immobile et qu'il y eut peu de vent, ce fut une pauvre attaque et aucune bombe n'atteint son but.
    Ceci était du au feu des canons revolvers dont le canonnier français(T) avait la charge. Malheureusement, ce valeureux officier fut tué ce jour à son poste par les balles des mitrailleuses tirées sans arrêt tandis que les bombardiers passaient au-dessus de nos têtes.

    Une seconde tentative fût faîte pour remorquer le navire et le dégager immédiatement. Nous avançâmes que de peu avant qu'une troisième attaque se développa vers midi et effectuée par une escadrille de bombardiers Heinkel en piqué. Dans l'intervalle presque toutes les munitions avaient été épuisées et on tirait aux canons de 4.7'' (angle d'élévation maximum : 30°), des obus semi-perforants espérant maintenir l'ennemi à distance. Cependant les Allemands procédèrent à une attaque déterminée, poussée bien à fond piquant jusqu'à 400 pieds.
    Le navire était complètement accablé de coups au but et de proches coups manqués, certains d'entre eux provenant de bombes de type "B". Le navire commença aussitôt à s'enfoncer et je donnais l'ordre de l'abandonner. Il coula par 7m30 de fond. Grâce aux dispositions suffisantes prises par mon premier Lieutenant, le lieutenant de vaisseau W.G Broaks, il y eut beaucoup de bateaux et de premiers radeaux prêts pour les survivants. Après avoir recueilli tous les nageurs épars, les bateaux et les radeaux souquèrent vers le large.
    La Jolie Mascotte recueillit 6 officiers et 71 matelots et gradés et le H.M.S Whitehall (lieutenant de vaisseau A.B Russel) 2 officiers et 52 matelots et gradés.
    Une baleinière et la vedette à moteur revinrent sur Ramsgate.

    En tout l'ennemi lança quatre grandes attaques aériennes d'environ 60 avions à la fois, à intervalle d'une heure, au cours de la matinée du 1er juin. La première, seconde et quatrième attaque ne rencontrèrent pas d'opposition de la part de l'aviation britannique. La troisième, une vive bataille aérienne se déroula au dessus des nuages et il n'y eut aucun bombardement effectif. Je joins une lettre de mon Capitaine(D) destinée a faire un peu la lumière sur la situation, il se trouvait à bord du H.M.S Keith qui coula au même moment.
    Le Keith battait pavillon du Contre Amiral de Douvres( le Contre Amiral Wake Walker) spécialement désigné pour le commandement des vaisseaux et des navires au long cours au large des côtes belges. Son état major et celui de Lord Gort prirent tous un bain forcé, un autre incident dont je me souviens très nettement surtout juste après que nous ayons quitté Dunkerque avec le 6ème Cuirassé à bord.
    Le Basilisk était en compagnie de l'Express (capitaine J.Bickford) quand on vit une formidable formation d'avions ennemis s'approcher de nous. Je me séparais de l'Express pour ne pas offrir une cible trop facile mais les avions firent tranquillement route au-delà et puis tout à coup se détachèrent en groupes et piquèrent de haut sur une armada de petits bateaux, qui venaient de Douvres et de Ramsgate. Ils s'étaient tenus ensemble pour trouver la route et une grêle terrifiante de bombes s'abattit sur eux les cachant complètement sous les gerbes d'eau. Quand les explosions diminuèrent, nous fûmes soulagés de voir que très peu d'entr'eux avaient eu à souffrir bien qu'ils aient tourné en tous sens pour éviter les bombes et le feu des mitrailleuses. Tandis que nous faisons vapeur au delà un des chefs de file me héla en disant :
    "Espace sans danger pour continuer notre route vers Dunkerque?"
    "Plutôt" :répondis-je et tandis que nous quittions la scène les petits bateaux se remettaient en formation et continuaient péniblement le chemin vers Dunkerque.



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    Image fournie par Bruno Pruvost.



    Extrait d'une lettre écrite au Commandant du Basilisk, le 11 juin 1940, par le Capitaine du Keith

    Par malchance, quelques uns des hommes du Keith montèrent à bord du remorqueur Saint Abbs qui coula par la suite. Je me trouvais avec ce groupe et eus un mal terrible à atteindre le Clan Macalister. et m'y étendre à moitié mort pour être bombardé à nouveau.

    Le Keith perdit 30 Officiers et eut 34 hommes manquants. Je crains que tous ont du être noyés car ils bombardèrent et mitraillèrent nos hommes tandis qu'ils nageaient.

    Alors que nous étions sur le Saint Abbs, nous échangeâmes des signaux mais avant qu'aucun mouvement n'ait pu être fait par le Saint Abbs pour vous venir en aide vous fûtes bombardés et incendiés et le remorqueur Saint Abbs fut coulé.

    J'étais désespéré de vous voir si durement frappé. Il nous paraissait précisément effroyable de vous voir suffocants de noires explosions et autant que je le pensais vous deviez tous avoir été tués sur le Basilisk et les feux de cordite semblaient affreux.
    Je vous complimente pour n'avoir eu apparemment que quelques morts et blessés: le canonnier (T) tué et 8 matelots et gradés tués également.

    Nous devions vous rencontrer et voir si nous pouvons nous forger quelque moyen de vaincre ces bombardiers en piqué. Il ne restait plus au Keith une seule cartouche H.A.
    Je demandais au contre Amiral Dover à notre bord de nous laisser prendre un chargement de troupes à Douvres et revenir avec davantage de munitions en moins de six heures. Il ne voulut pas nous laisser partir avec comme résultat que nous coulerions avec l'Etat-Major de Lord Gort à bord, tous s'étant échappés, vivants, un lieutenant R.N.V.R les ayant fait sauter par dessus bord. Les officiers et les hommes furent magnifiques. J'appuierai toute recommandation des officiers et des hommes que vous souhaiterez faire avancer.

    J'ai souffert de mauvaises contusions à une hanche et à une jambe et d'une légère perte de mémoire et je dois attendre un peu avant de pouvoir quitter le lit avec aisance.
    J'espère que vous allez très bien. Quelle tragédie que notre aviation ne fut pas dans le ciel à 8h00 le 1er juin. Nos deux navires n'auraient pas coulé si leurs bombardiers en piqué avaient été attaqués par nos avions de chasse. Quels merveilleux camarades sont nos gars de l'Air Force mais pourquoi! oh pourquoi! s'en prennent t-ils toujours à des formations six fois plus importantes que les leurs. Je devais retourner à Douvres en D19 dans environ 10 jours et si nous pouvions ménager une rencontre soit à Londres ou ici à Douvres, je serai très heureux.
    Je vous félicite pour la part prise par le Basilisk et votre contribution personnelle dans cette part.




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    photo extraite du site: "http://zeevissen.freeyellow.com/basilisk.html"


  • Sources:

  • "Equipe dkepaves":
  • fiche épave n°31 DK Plongée.
  • Récit du commandant du HMS Basilisk.
  • Extrait d'une lettre du Commandant du Basilisk par le Capitaine du Keith.
  • Site: "http://www.cityroyal.co.uk/junpage4.htm".
  • "Bruno Pruvost":
  • Site: "http://zeevissen.freeyellow.com/basilisk.html".
  • photo extraite de la revue 'Marines magazine n°11 oct 1997'.
  • "Jef Coulon":
    "Ronny Verpoorte":
    "Samyn Johan":
    "René Alloin":
  • fiches techniques et historiques.
  • "Didier Dewaele":



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