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Il participe à l'Opération Dynamo du 19 mai au 4 juin 1940. Commandant E.V TELLIER. Le dragueur auxiliaire français "Emile Deschamps", commandé par l'enseigne de vaisseau Tellier, qui a appareillé vers 22 h 00 le 3 juin, chargé de 500 hommes échappés de Dunkerque, arrive à 6 milles de North Foreland, à l'embouchure de la Tamise. Il y avait beaucoup de brume ce jour là. Il prend la ligne de file derrière le dragueur de mines anglais "Albury", lorsqu'une violente explosion, à 06 h 20, provoquée par une mine, le fait disparaître en moins de 10 secondes. Il n'y a qu'une centaine de rescapés seulement dont le médecin, Hervé Cras, plus connu sous le pseudonyme de Jacques Mordal. C'est le 243e navire coulé au cours de l'Opération Dynamo qui permit à quelques 338 682 hommes, dont 123 095 Français, de quitter la poche de Dunkerque. Nos amis et plongeurs "Jean et Philippe Sales" ont perdu leurs grands-parents dans ce naufrage et nous tenions à leur faire un clin d'oeil malgrè l'éloignement de cette épave par rapport à Dunkerque. |
----Par une mer calme mais dans une brume épaisse, l’armada « Dynamo » voguait prudemment vers la Grande-Bretagne. ----Les hommes embarqués sur «l’Emile Deschamps » somnolaient, certains enveloppés dans de vastes couvertures car la bise était fraîche. De tous côtés des mugissements de sirènes indiquaient le voisinage d’autres navires. C’était un peu rassurant. ----Avant-guerre, petit paquebot affecté à la ligne bien tranquille Caen-Le Havre, le patrouilleur « Emile Deschamps », de la Marine nationale avait quitté le quai d’armement vers 22 h., avec le personnel du bastion 32, 350 marins et officiers de l’armée de terre, plus une trentaine de civils. Dans l’équipage du patrouilleur se trouvaient le mécanicien François Carru (chauffeur de taxi à Dunkerque), le 2e radio Falconnet, de Malo, le quartier-maître Outteryck, (de Rosendaël), le quartier-maître chauffeur Rots (de Saint-Pol) et le mécanicien Jean Perichard (de Malo). ----Parmi les civils : M. et Mme Delanghe, propriétaires du café « Au Nouveau Siècle », place Jeanne d’Arc à Dunkerque et leur fille, Mme Jean Perichard et son fils. ----Le jour commençait à se lever ; à quelques encablures, l’Anne-Marguerite et la Ste Elisabeth naviguaient, elles aussi, un peu à l’aveuglette. Puis les côtes de Margate apparurent. Il était 5 h. du matin. Les soldats contemplaient avec soulagement cette terre promise baignée de brume. Soudain une explosion les fit rouler l’un sur l’autre. « L’Emile Deschamps » venait de toucher une mine magnétique et coulait rapidement. La panique qui s’empara alors des malheureux poilus donna lieu à des scènes terribles. En une minute le patrouilleur, la quille en l’air, s’enfonça dans la mer. ----Il n’y eut que 85 rescapés parmi lesquels la fille des époux Delanghe devenue depuis Mme Sales (actuelle propriétaire du « Nouveau Siècle »), le quartier-maître Outteryck et le mécanicien Carru. Celui-ci allait justement descendre dans la machine pour prendre le quat lorsque l’explosion se produisit. Notre concitoyen, aspiré dans le tourbillon du naufrage, s’était retrouvé miraculeusement à la surface. Le radio Falconnet, grièvement blessé, avait été repêché in extrémis. |
Ce texte est une partie du récit qu'il a écrit lors de son séjour au fort de l'Ouest. Il a été miraculeusement sauvé lors du naufrage de l'EMILE DESCHAMPS au large de Douvres le 4 juin 1940. ------ On embarque, nous sommes environ 400, quelques femmes et quelques gosses sont avec nous. Le bateau appareille vers 8h00 et en route pour l’Angleterre, nous sommes entassés les uns sur les autres. Vers minuit le bateau stoppe, il y a une brume épaisse et on n'y voit rien, puis il repart vers 2h00 pour stopper à nouveau à 4h00 jusque 5h30. Le jour se lève, la brume commence à se dissiper, on aperçoit la côte de Douvres. Tout le monde respire, on est content, un matelot du bord me donne un bout de pain, il y a 3 semaines que je n’en ai pas vu et je me régale d’une boîte de sardines. Beaucoup enlèvent leur brassière de sauvetage, nous sommes à environ 5 milles des côtes, il est 6h10, mon copain l’armurier me demande du feu c’est alors que se produit une détonation formidable tandis que le bateau est drôlement secoué. J’ai sauté en l’air, pas bien haut car le toit de la coursive m’a arrêté, je suis sur le dos, je vois des hommes pleins de sang, retombés sur le pont qui hurlent ainsi que des bouts de bois et de ferraille enchevêtrés. De tous côtés des voix crient « sautez à l’eau le bateau coule» et en effet j’ai déjà les pieds dans l’eau. J’essaie de me lever pour atteindre le bastingage mais je ne peux soulever ma jambe on dirait quelle est prise dans quelque chose, je tire mais il n’y a rien à faire pendant que le bateau continue de couler sur le côté. Je me dis que c’est fini que je ne reverrai plus ma femme, plus rien tandis que le bateau chavire je suis pris dans un formidable remous, je suffoque, j’avale de l’eau, je me débats puis tout redevient calme, je nage, me cogne à quelque chose, je me retourne je ne sais pas comment j’ai fait tout d’un coup je me sens libre, je nage, je suffoque, je suis à bout quand je vois le jour venir vers moi et enfin j’arrive à la surface. Depuis l’explosion il ne s'est pas passé plus de 2mn. A la surface je respire à pleins poumons et je vois beaucoup de camarades vivants et morts. Ceux qui sont vivants crient au secours, proche de moi il y a 3 femmes. Je trouve un gros morceau de bois et je me cramponne après car les brassières en kapok ne flottent pas longtemps. J’attends que l’on nous repêche car des bateaux au loin viennent vers nous. J’attendrai 4heures ½ avant d’être repêché par un navire hôpital. A ce moment je m’aperçois que j’ai la jambe cassée car elle est complètement retournée. On m’installe à même le plancher dans une coursive et on donne un thé chaud. Une heure après je souffre terriblement de partout, un docteur me fait une piqûre. A midi nous débarquons puis nous sommes dirigés vers l’hôpital de Dartford dans le Kent à 15 kms de Londres. ------------------------------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------ Emile Olivier. |
Lancé le 11 octobre 1922. Mis en service en mars 1923 comme paquebot côtier. Armé par la Compagnie Normande de Navigation à Vapeur au Havre. Port d'attache: Le Havre. Identification: O V S W - T V Q O en 1934. Réquisitionné en septembre 1939 au Havre. Armé comme dragueur auxiliaire. Matricule AD 20. Fin du navire: coulé le 4 juin 1940 par une mine à 6 milles à l'est nord-est de North Foreland par: 51°24'18'' N et 01°29'18" E. Longueur: 50,09 m, largeur: 7,14 m, tirant d'eau: 3,66 m. Propulsion: 2 machines alternatives à triple expansion construites par les Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes. Puissance: 48 NHP, vitesse: 12.5 noeuds. |
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"Equipe dkepaves": "Jef Coulon" et "Didier Dewaele": |